
Voiture autonome de niveau 5 : pour quand ?
L’avenir de la conduite autonome continue de susciter un vif intérêt, avec des avancées technologiques majeures attendues d’ici 2024. Tesla envisage déjà une version améliorée de son système Full Self Driving, promettant une conduite autonome de niveau 4 ou 5. Cependant, la conduite entièrement autonome reste un défi de taille, impliquant des questions sur sa légalité en France et l’impact sur l’emploi dans le secteur automobile.
Comprendre la conduite autonome
La conduite autonome est un concept qui repose largement sur l’intelligence artificielle et les technologies de capteurs avancées pour permettre à un véhicule de naviguer et de réagir à son environnement sans intervention humaine.
Cette technologie est classée selon différents niveaux d’autonomie, allant de 0 (aucune automatisation) à 5 (automatisation complète). Ces niveaux déterminent la mesure dans laquelle un véhicule peut prendre en charge les tâches de conduite.
Il est essentiel de comprendre ces niveaux pour apprécier pleinement la progression vers la conduite autonome de niveau 5, qui représente le sommet de cette technologie.
Les différents niveaux de conduite autonome
La conduite autonome est classée en cinq niveaux, allant de 0 à 5, selon l’implication nécessaire du conducteur et le degré d’automatisation du véhicule :
- Niveau 0 : Aucune automatisation. Le conducteur contrôle entièrement le véhicule.
- Niveau 1 : Assistance à la conduite. Le véhicule peut contrôler certaines fonctions comme le régulateur de vitesse, mais le conducteur doit rester constamment vigilant.
- Niveau 2 : Automatisation partielle. Le véhicule peut gérer certaines tâches comme le stationnement, mais le conducteur doit toujours rester attentif et prêt à reprendre le contrôle.
- Niveau 3 : Automatisation conditionnelle. Le véhicule peut conduire lui-même dans certaines conditions spécifiques. Cependant, le conducteur doit être prêt à reprendre le contrôle rapidement si nécessaire.
- Niveau 4 : Automatisation élevée. Le véhicule peut conduire de manière autonome dans la plupart des situations, mais un conducteur peut être nécessaire pour des conditions de conduite exceptionnelles.
- Niveau 5 : Automatisation totale. Aucun conducteur n’est nécessaire. Le véhicule est capable de gérer toutes les situations de conduite par lui-même.
En 2024, le niveau 3 commence à être déployé en Europe, avec des véhicules capables de lâcher les mains dans certaines conditions. Cependant, le niveau 5 reste encore une perspective à plus long terme.
Le niveau 5 : définition et principe
Avantages et limites de la conduite automatique
La conduite automatique de niveau 5 promet de nombreux avantages mais présente aussi des limites. Parmi les avantages, on peut citer :
- Sécurité accrue : en éliminant les erreurs humaines, cause majeure d’accidents de la route, on peut espérer une réduction significative des accidents.
- Accessibilité : les personnes âgées, handicapées ou incapables de conduire pourraient bénéficier de cette technologie.
- Liberté : sans nécessité de conduire, les occupants du véhicule peuvent se consacrer à d’autres activités pendant le trajet.
Cependant, certaines limites sont à prendre en compte :
- Coût : pour le moment, le coût des véhicules de niveau 5 reste élevé.
- Infrastructure : ces véhicules nécessitent des infrastructures routières adaptées et bien entretenues.
- Fiabilité : malgré les avancées technologiques, des problèmes de fiabilité peuvent survenir, notamment en cas de conditions météorologiques difficiles.
Est-ce que la conduite autonome de niveau 5 est autorisée en France ?
En France, la conduite autonome de niveau 5 n’est pas encore autorisée. Les régulations actuelles n’encadrent que jusqu’au niveau 3, où le conducteur peut lâcher le volant dans certaines conditions spécifiques. Le législateur français a défini trois niveaux d’automatisation, et la loi actuelle autorise la conduite autonome de niveau 2.
Pour atteindre le niveau 5, un cadre légal et réglementaire adapté devra être mis en place. Il faudra notamment résoudre les questions de responsabilité en cas d’accident et adapter le Code de la route.
Cela nécessite une évolution significative de la législation et une collaboration étroite entre les constructeurs automobiles, les autorités de régulation et les experts en éthique et en sécurité routière.
L’impact de la conduite autonome sur l’emploi
L’adoption des véhicules autonomes de niveau 5 pourrait avoir des effets significatifs sur l’emploi dans des secteurs tels que le transport et l’automobile. Certains emplois pourraient être menacés par l’automatisation, notamment les chauffeurs de taxi ou les conducteurs de poids lourds.
Cependant, cette transition pourrait également créer de nouvelles opportunités d’emploi. Par exemple, des emplois pourraient être créés dans la conception et la maintenance des systèmes d’intelligence artificielle et des capteurs utilisés dans ces véhicules.
Il est donc crucial de prévoir ces changements et de préparer les travailleurs à la reconversion vers ces nouveaux métiers.
Les avancées technologiques pour le niveau 5
L’IA et les capteurs : clé de la conduite autonome
Pour atteindre le niveau 5, l’association de l’intelligence artificielle (IA) et des capteurs est fondamentale. Les voitures autonomes s’appuient sur des capteurs sophistiqués pour percevoir leur environnement. Ces capteurs, qui englobent des caméras, des radars et des lidars, collectent une multitude de données sur la route, les véhicules environnants, les piétons, etc.
L’IA intervient ensuite pour analyser et interpréter ces données en temps réel. Elle permet d’établir un plan de conduite, de réagir aux événements imprévus et de prendre des décisions sécurisées. Les méthodes d’IA comme le machine learning et le deep learning sont essentielles pour permettre à la voiture d’apprendre de ses expériences et d’améliorer continuellement sa performance.
- Les caméras offrent une vision détaillée de l’environnement proche de la voiture.
- Les radars fournissent des informations sur la distance et la vitesse des objets environnants.
- Les lidars créent une carte 3D de l’environnement, utile pour détecter les obstacles et les voies.
Cependant, pour atteindre le niveau 5, il est crucial que ces capteurs fonctionnent en parfaite harmonie, un concept appelé fusion de capteurs. Il s’agit de combiner les informations provenant de différents types de capteurs pour obtenir une représentation plus précise et complète de l’environnement. Cette intégration des capteurs est un défi majeur pour les constructeurs.
Les défis de la sécurité et de l’éthique
La sécurité et l’éthique constituent deux défis majeurs pour la mise en œuvre de la conduite autonome de niveau 5. Sur le plan de la sécurité, les véhicules autonomes doivent être capables de réagir de manière appropriée à toutes les situations de conduite, y compris les plus imprévisibles. Cela nécessite une intelligence artificielle sophistiquée capable de comprendre et d’interagir avec l’environnement de manière sécurisée.
Concernant l’éthique, des questions se posent sur la façon dont les voitures autonomes prennent des décisions en situation de crise. Par exemple, comment le véhicule doit-il réagir en cas d’accident imminent ? Ces dilemmes éthiques nécessitent une réflexion approfondie et des directives claires pour les constructeurs.
L’importance des tests et validations
Avant la mise sur le marché d’un véhicule autonome de niveau 5, une phase de tests et de validation rigoureuse est nécessaire. Ces tests visent à vérifier le bon fonctionnement de la voiture dans toutes les situations de conduite possibles.
Les tests comprennent :
- des essais sur route ouverte, pour éprouver le véhicule dans des conditions réelles de circulation
- des tests virtuels, qui permettent de simuler des milliers de scénarios de conduite en un temps réduit
- des essais sur pistes contrôlées, pour tester la réaction du véhicule dans des situations extrêmes
Les validations permettent d’assurer que le véhicule respecte toutes les normes de sécurité et répond aux exigences réglementaires.
Ces étapes sont cruciales pour garantir la fiabilité et la sécurité des voitures autonomes de niveau 5.
Où en sont les constructeurs automobiles ?
Les promesses d’Elon Musk avec Tesla
Elon Musk, le PDG de Tesla, a fait de nombreuses promesses audacieuses concernant la conduite autonome. Une de ces promesses concerne l’arrivée d’un niveau d’autonomie 4 ou 5 pour les véhicules Tesla d’ici 2023.
Cette prédiction repose sur les progrès réalisés par l’entreprise en matière d’intelligence artificielle et de technologies de capteurs. En effet, les voitures Tesla sont équipées de huit caméras, douze capteurs à ultrasons et un radar, offrant une capacité de perception environnementale avancée.
Musk envisage que les Tesla de niveau 5 seront totalement autonomes, sans besoin de conducteur. Cependant, cette prédiction a suscité des débats, étant donné le défi technique que représente le niveau 5 et les questions réglementaires non résolues.
La position de PSA sur le niveau 5
PSA, maintenant connu sous le nom de Stellantis, reste prudent concernant le niveau 5. Carlos Tavares, le patron de PSA, a mentionné dans une interview que seuls les véhicules avec des systèmes d’aide à la conduite de niveau 3 SAE pourraient être envisagés à court terme.
Cette position s’explique par les nombreux défis techniques et réglementaires que pose le niveau 5. En effet, il requiert une technologie très avancée, capable de gérer toutes les situations de conduite possibles sans intervention humaine. De plus, les questions de sécurité et de responsabilité en cas d’accident sont encore loin d’être résolues.
Cependant, PSA ne néglige pas la conduite autonome. Il a été le premier à tester la voiture autonome en France sur routes ouvertes et a parcouru plus de 120 000 km en mode autonome (du niveau 2 à 4).
PSA continue d’expérimenter et de développer ses technologies de conduite autonome, tout en restant réaliste sur les défis du niveau 5.
Volkswagen et son concept Gen.Travel
Le constructeur allemand Volkswagen a surpris le monde automobile en dévoilant un concept de véhicule futuriste : le Gen.Travel. Cette vision de la mobilité à longue distance, 100% électrique, embarque des fonctions de conduite autonome de niveau 5.
Le Gen.Travel est plus qu’une simple voiture, c’est une sorte de navette dans laquelle le poste de conducteur est totalement absent. Sans volant ni pédales, la conduite est entièrement déléguée à l’intelligence artificielle du véhicule.
Ce véhicule expérimental, aussi appelé Innovation Experience Vehicle (IEV), offre un habitacle modulable pour une expérience de voyage unique. La flexibilité de l’espace intérieur ouvre de nouvelles possibilités, transformant le voyage en une véritable expérience de détente ou de travail.
Le Gen.Travel ne se contente pas d’être autonome et électrique, il intègre également un système de suspension active électrique pour un confort de conduite optimal. En outre, il exploite une technologie appelée « système de peloton » qui permet d’organiser des convois de véhicules entièrement autonomes.
Cependant, il est important de noter qu’à l’heure actuelle, le Gen.Travel reste un concept et ne représente pas un modèle de série. Volkswagen n’a pas encore dévoilé les spécifications techniques exactes du véhicule, notamment en ce qui concerne la capacité de la batterie et l’autonomie.
Quand sortira la voiture autonome de niveau 5 ?
Les prévisions pour 2024
Pour 2024, les prévisions concernant la conduite autonome de niveau 5 restent prudentes. Malgré les avancées technologiques et les promesses de certains constructeurs comme Tesla, la conduite entièrement autonome n’est pas encore une réalité.
- Le marché global des voitures autonomes est estimé à 41,10 milliards USD en 2024, avec une croissance prévue de 22,75 % au cours de la période 2024-2029.
- Le marché américain des voitures autonomes pourrait atteindre 14,79 milliards de dollars en 2024.
Cependant, la voiture véritablement autonome de niveau 5, capable de se passer de chauffeur dans toutes les conditions de circulation, semble encore loin d’être atteinte. Les défis technologiques, notamment en matière d’intelligence artificielle et de capteurs, restent importants.
Selon les prévisions du constructeur BMW, une première voiture autonome de niveau 4 pourrait voir le jour en 2024. Cette voiture serait capable de rouler toute seule sur les autoroutes, sans intervention humaine.
L’impact du cadre réglementaire sur le déploiement
L’impact du cadre réglementaire est crucial dans le déploiement des véhicules autonomes de niveau 5. Les réglementations nationales et internationales jouent un rôle déterminant dans l’expérimentation et l’adoption de ces véhicules. Actuellement, le cadre réglementaire français, défini notamment par les décrets n°2021-873 du 29 juin 2021, permet l’expérimentation et le déploiement de véhicules automatisés sous certaines conditions.
Cependant, ces réglementations ne couvrent pas encore les systèmes totalement automatisés de niveau 5. Le processus d’homologation, notamment au niveau européen, présente également des défis et nécessite une coordination et une harmonisation des réglementations.
Il est à noter que la France a été le premier pays européen à instaurer un cadre réglementaire complet pour la circulation des véhicules autonomes. Des évolutions de ce cadre sont à anticiper pour accompagner l’arrivée des véhicules de niveau 5.
Quel est l’avenir de la conduite autonome niveau 5 ?
L’avenir de la conduite autonome de niveau 5 reste incertain et dépend de plusieurs facteurs. L’évolution technologique est l’un d’entre eux, avec le développement continu de l’intelligence artificielle et des capteurs nécessaires pour une autonomie totale. Les constructeurs comme Waymo et Tesla continuent d’innover et de faire progresser leurs technologies pour atteindre ce niveau d’autonomie.
Dans le même temps, la réglementation jouera un rôle clé dans le déploiement des véhicules de niveau 5. Des avancées significatives dans l’établissement de normes et de réglementations spécifiques pourraient contribuer à accélérer le déploiement de cette technologie révolutionnaire.
Un autre aspect important est l’acceptation publique de la conduite autonome. Alors que certaines personnes sont enthousiasmées par la perspective d’une voiture qui peut se conduire toute seule, d’autres sont plus sceptiques et s’inquiètent des implications en matière de sécurité.
Enfin, l’impact économique et social de la conduite autonome de niveau 5 est un autre facteur à prendre en compte. Des secteurs tels que le transport et l’automobile pourraient voir des changements significatifs dans leurs modèles opérationnels et de main-d’œuvre.