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03 Nov 2025

Loi Montagne : quand le bon sens devient une obligation

Temps de lecture estimé : 2 minutes 

Chaque 1er novembre, la Loi Montagne refait surface. Son objectif est simple : éviter les dérapages sur routes enneigées grâce aux pneus hiver ou aux chaînes obligatoires. Trois ans après son entrée en vigueur, cette mesure divise encore, symbole d’une sécurité routière qui peine à trouver le juste équilibre entre prudence et contrainte.

Une loi née du bon sens

Difficile de contester l’intention initiale : renforcer la sécurité des automobilistes en montagne durant l’hiver. Depuis 2021, la Loi Montagne impose à certains conducteurs de s’équiper de pneus hiver ou de dispositifs antidérapants, comme des chaînes ou des chaussettes, entre le 1er novembre et le 31 mars.

Seuls 34 départements, répartis dans les massifs montagneux, sont officiellement concernés. L’objectif est simple : éviter les blocages sur les routes et limiter les accidents liés à un manque d’adhérence.
Sur le papier, la mesure a tout d’un réflexe à l’approche de l’hiver. Dans les faits, elle s’avère plus difficile à faire respecter.

Une obligation encore floue

Depuis sa création, la Loi Montagne souffre d’un mal bien français : celui de la mise en application. Cette année encore, le gouvernement a prolongé la période de tolérance : aucune amende ne sera dressée aux automobilistes non équipés.

Résultat, une loi qu’on connaît sans vraiment la respecter, et une confusion qui finit par nuire à sa légitimité. Beaucoup y voient un texte avant tout symbolique, censé rassurer plus qu’il ne protège réellement.

Une sécurité qui a un coût

Pour s’équiper correctement, il faut souvent prévoir un budget conséquent. Selon le Syndicat du Pneu, « le prix moyen d’un pneu hiver neuf tourne autour de 123 euros », mais les écarts sont importants selon la taille et la marque. En comptant le montage et, parfois, le stockage, la facture peut rapidement grimper.

Un coût qui n’est pas négligeable, notamment pour les ménages les plus modestes, surtout lorsqu’ils roulent peu ou vivent dans des zones où la neige se fait rare. Cette contrainte économique alimente le débat : entre mesure de bon sens et dépense facultative, chacun y va de son interprétation.

Une mesure utile, mais incomplète

Les pneus hiver ont fait leurs preuves. Leur gomme plus souple et leurs rainures plus profondes offrent une meilleure adhérence lorsque le thermomètre chute, même sans neige.
Mais la sécurité hivernale ne se limite pas à un équipement à entretenir ou changer. Elle dépend aussi de l’état des routes, de la météo et, surtout, du comportement du conducteur.

La Loi Montagne encadre, mais n’éduque pas. Elle rappelle simplement que la technologie et la réglementation ne remplaceront jamais la vigilance.

Reconnaître les panneaux de la Loi Montagne

Difficile de les manquer : à l’entrée des zones concernées, deux panneaux signalent clairement les obligations. Le panneau B58, représentant une montagne stylisée accompagnée de pneus et chaînes, marque le début de la zone où l’équipement hivernal est obligatoire. Le panneau B59, identique mais barré d’un trait noir, en indique la sortie.

Ils ne sont pas là pour décorer le bord des routes, mais pour rappeler que la Loi Montagne ne se limite pas à un texte : c’est une règle de sécurité visible, ancrée dans le paysage.

Nécessaire, mais inégalement appliquée, elle laisse un goût d’inachevé et pose une question simple : à quoi sert une obligation si elle ne s’accompagne pas de pédagogie ?

Car au-delà des textes, la vraie vigilance reste celle du conducteur, pas celle du code.

 

*Certaines images d’illustration ont été générées à l’aide d’une intelligence artificielle.