Augmentation de kilométrage sur compteur digital : méthodes et risques

Comprendre le fonctionnement d’un compteur kilométrique

Le compteur kilométrique, également appelé odomètre, est un instrument de mesure essentiel d’un véhicule. Il est responsable de l’enregistrement de la distance totale parcourue par le véhicule depuis sa mise en circulation. Il est généralement intégré dans le tableau de bord, dans le même espace que le compteur de vitesse.

Il existe deux types de compteurs kilométriques : les mécaniques et les électroniques. Les compteurs mécaniques, présents sur les véhicules plus anciens, fonctionnent grâce à un système de tambours. Les compteurs électroniques, en revanche, sont plus courants sur les véhicules modernes. Ils fonctionnent via un système électronique qui transmet les données de distance parcourue à un ordinateur de bord.

Les raisons de modifier le kilométrage d’une voiture

Modifier le kilométrage d’un véhicule peut être motivé par plusieurs raisons. Parfois, c’est pour des raisons légales et techniques. Par exemple, lors du remplacement du moteur d’un véhicule, le kilométrage du compteur doit être ajusté pour correspondre à celui du nouveau moteur. De même, en cas de remplacement du compteur lui-même, l’ajustement du kilométrage s’avère nécessaire pour refléter la distance réelle parcourue par le véhicule.

D’autres fois, la modification peut être due à un dysfonctionnement du compteur ou à des indications numériques faussées. Cependant, il faut souligner que toute modification du kilométrage dans le but de tromper un acheteur potentiel est illégale et peut entraîner des sanctions sévères.

Méthodes pour augmenter ou reculer le kilométrage d’un compteur digital

L’usage d’un GBF (Générateur de Basse Fréquence) est l’une des méthodes employées pour augmenter artificiellement le kilométrage d’un compteur digital. Ce dispositif, en envoyant différentes fréquences, peut tromper le compteur, faisant croire au véhicule qu’il roule à une certaine vitesse.

Une autre méthode consiste à dessertir l’axe des roulettes du compteur puis à le repositionner après avoir ajusté les disques à l’endroit souhaité. Cette technique est utilisée lorsqu’un changement de compteur est nécessaire.

Il est également possible de faire appel à des outils universels de correction du compteur kilométrique, tels que Obdstar X300M ou Digiprog 3, pour effectuer des ajustements de kilométrage.

Enfin, certains propriétaires peuvent opter pour la reprogrammation du compteur avec un boîtier électronique. Ce dispositif communique avec la puce du compteur, permettant ainsi de modifier le kilométrage affiché.

Utilisation d’un GBF pour tromper le compteur

L’utilisation d’un GBF (Générateur de Basse Fréquence) pour tromper le compteur repose sur l’envoi de fréquences spécifiques à l’appareil.

• Pour le mettre en œuvre, il faut connecter le GBF au compteur digital.
• Ensuite, en ajustant la fréquence émise par le GBF, on peut simuler une vitesse pour le véhicule.
• Cela a pour effet de faire défiler les kilomètres sur le compteur comme si le véhicule était réellement en mouvement.

Notez que cette méthode peut demander un certain temps pour augmenter significativement le kilométrage. Par exemple, pour faire défiler 20000km, cela peut prendre plusieurs jours.

Cette méthode nécessite un certain savoir-faire en électronique et n’est pas sans risques. Il est donc recommandé de la laisser aux professionnels.

Reprogrammation du compteur avec un boitier électronique

La reprogrammation du compteur avec un boîtier électronique est une méthode couramment utilisée. Ce dispositif, aussi appelé outil de correction d’odomètre, est capable de dialoguer avec la puce du compteur et d’ajuster le kilométrage affiché. Des outils de reprogrammation populaires comprennent Digiprog 3, Digimaster 3 et Obdstar X300M.

Ces boîtiers électroniques sont généralement connectés au port de diagnostic du véhicule. Ils peuvent lire et modifier les données du compteur kilométrique. Cependant, leur utilisation requiert une certaine expertise technique et doit être réalisée par des professionnels pour éviter toute erreur ou dommage potentiel.

Il est à noter que la manipulation du kilométrage d’un véhicule à des fins frauduleuses est illégale. La reprogrammation du compteur devrait être réservée à des situations spécifiques, telles que le remplacement du compteur ou du moteur.

Changement de compteur : comment procéder ?

Changer un compteur nécessite certaines étapes. D’abord, il faut acheter un nouveau compteur correspondant au modèle de votre véhicule. Ensuite, déconnectez l’ancien compteur en débranchant les connecteurs sur le dos de l’appareil. Retirez le compteur du tableau de bord, cela peut nécessiter le retrait de certaines parties du tableau de bord. Installez le nouveau compteur en le raccordant aux connecteurs, puis remettez-le en place dans le tableau de bord. Pour le kilométrage, il faut le régler pour correspondre à celui du véhicule. Ce réglage peut nécessiter l’utilisation d’outils spécifiques ou d’un professionnel.

Augmentation du nombre de km suite à un changement de compteur

Après le remplacement d’un compteur, l’augmentation du kilométrage pour refléter la distance réelle parcourue par le véhicule nécessite une intervention technique. L’idée est de faire correspondre le kilométrage affiché sur le nouveau compteur à celui enregistré par le système du véhicule, aussi appelé BSI (Boîtier de Servitude Intelligent).

Le BSI, en tant que cerveau électronique du véhicule, est capable de « restaurer » le véritable kilométrage de la voiture sur le nouveau compteur. Ainsi, si votre véhicule a parcouru 20000 km et que vous changez votre compteur pour un neuf, le BSI va ajuster le kilométrage sur le nouveau compteur pour refléter la distance réelle parcourue.

Il est à noter que cette opération doit être réalisée par des professionnels qualifiés pour éviter tout dysfonctionnement. Des outils spécifiques peuvent également être nécessaires pour effectuer cette opération.

De plus, il est crucial de garder une trace de cette intervention, notamment sur la facture d’entretien du véhicule. Cela permet de prouver que l’ajustement du kilométrage a été effectué en raison d’un changement de compteur et non pour des motifs frauduleux.

Risques liés à la modification du kilométrage

L’aspect légal : la fraude au kilométrage

La fraude au kilométrage, aussi appelée « clocking », consiste à diminuer artificiellement le nombre de kilomètres indiqué sur le compteur d’un véhicule. C’est une pratique illégale et sévèrement punie par la loi. Selon l’article L 213-1 du code de la consommation, cette manipulation est considérée comme un délit de tromperie. Les sanctions peuvent aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de 37 500 euros.

Si la fraude est avérée, l’acquéreur peut intenter une action en justice contre le vendeur. Les tribunaux ont confirmé à plusieurs reprises que la falsification du kilométrage constitue un manquement à l’obligation de délivrance, même en présence d’une clause « kilométrage non garanti ».

Enfin, il est intéressant de noter que les députés envisagent de renforcer la législation pour lutter plus efficacement contre cette pratique frauduleuse.

Impact sur la valeur de la voiture

La modification du kilométrage d’un véhicule, notamment à la baisse, a une incidence directe sur sa valeur sur le marché de l’occasion. Un kilométrage plus faible donne l’illusion d’une usure moindre, et peut justifier un prix de vente plus élevé. C’est pourquoi certaines personnes peuvent être tentées de manipuler le compteur.

Il faut cependant rappeler que cette pratique est non seulement illégale, mais également préjudiciable pour l’acheteur qui se base sur ces informations pour évaluer l’état du véhicule. Un kilométrage artificiellement bas peut masquer d’éventuels problèmes mécaniques liés à un usage plus intensif que ce que le compteur indique.

Par ailleurs, si la fraude est découverte, elle peut entraîner une dévalorisation importante de la voiture. En effet, un véhicule dont l’authenticité du kilométrage est mise en cause perdra la confiance des acheteurs potentiels, ce qui se traduira par une baisse significative de sa valeur marchande.

Risques techniques et de sécurité liés à la manipulation du compteur

La manipulation du compteur, qu’elle soit effectuée par un amateur ou un professionnel, comporte des risques techniques et de sécurité non négligeables.

D’un point de vue technique, la reprogrammation ou le changement du compteur peuvent entraîner des dysfonctionnements de l’appareil ou de l’ordinateur de bord. Cela peut aller de simples erreurs d’affichage à une panne totale de l’instrument de mesure.

En termes de sécurité, la manipulation du compteur peut compromettre la sécurité du véhicule. En effet, certaines données transmises par le compteur, comme la vitesse ou la distance parcourue, peuvent être erronées, ce qui peut fausser la perception du conducteur et causer des accidents.

Les risques de sécurité numérique sont également à prendre en compte. Les outils utilisés pour modifier le kilométrage peuvent être vecteurs de malwares ou autres logiciels malveillants qui, une fois introduits dans le système du véhicule, peuvent causer des dégâts importants et compromettre la sécurité des données.

Voici quelques risques techniques et de sécurité liés à la manipulation du compteur :

• Dysfonctionnements de l’appareil
• Panne de l’ordinateur de bord
• Erreurs de données
• Risques d’accident
• Intrusion de malwares
• Compromission de la sécurité des données.

Détecter un compteur trafiqué : des signes qui ne trompent pas

Comparer le kilométrage affiché et l’usure générale de la voiture

Comparer le kilométrage affiché sur le compteur digital et l’usure générale du véhicule est une méthode efficace pour détecter une éventuelle fraude au kilométrage. Un kilométrage anormalement bas pour un véhicule présentant des signes d’usure avancée peut être révélateur d’une manipulation.

• Observez l’état des pneus : une usure excessive peut indiquer un kilométrage plus élevé que celui affiché.
• Examinez l’usure du levier de vitesses, du volant et des pédales : ces éléments s’usent avec le temps et l’utilisation.
• Évaluez l’état général de la carrosserie et de l’intérieur du véhicule : des dégradations non cohérentes avec le kilométrage peuvent suggérer une fraude.

Il est préférable de faire appel à un expert en automobile pour une évaluation précise et objective de l’usure du véhicule.

Consulter l’historique du véhicule

Pour consulter l’historique d’un véhicule, plusieurs ressources sont disponibles. Le site HistoVec du ministère de l’Intérieur offre un historique administratif du véhicule, incluant la première mise en circulation, les changements de propriétaire et les sinistres déclarés. Pour obtenir ce rapport, il suffit d’entrer le VIN du véhicule dans le décodeur VIN de HistoVec.

Un autre outil, carVertical, offre un rapport d’historique de véhicule qui pourrait aider à détecter les manipulations du compteur kilométrique. D’autres services en ligne spécialisés peuvent aussi fournir ces rapports en utilisant le numéro d’identification du véhicule (NIV) ou le numéro d’immatriculation.

Il est aussi conseillé de vérifier la cohérence du kilométrage avec les factures fournies par le vendeur, ainsi qu’avec les informations du carnet d’entretien.

Vérifier les factures et les contrôles techniques passés

L’examen des factures d’entretien et des procès-verbaux des contrôles techniques est une étape cruciale pour vérifier l’authenticité du kilométrage d’un véhicule.

Les factures d’entretien indiquent généralement le kilométrage du véhicule au moment de l’intervention. En comparant ces valeurs avec celle affichée sur le compteur, vous pourrez détecter d’éventuelles incohérences.

En ce qui concerne les contrôles techniques, ils sont obligatoires tous les deux ans pour les voitures de plus de 4 ans et le kilométrage du véhicule est systématiquement relevé. Vous pouvez donc consulter ces documents pour comparer les kilométrages certifiés avec celui du compteur.

En cas de doute, n’hésitez pas à solliciter l’aide d’un professionnel ou à utiliser des outils en ligne tels que l’UTAC-OTC ou HistoVec qui peuvent vous fournir l’historique des kilométrages relevés sur le véhicule.

Comment remettre le bon kilométrage d’origine ?

Pour remettre le bon kilométrage d’origine sur votre compteur, plusieurs étapes sont nécessaires. Premièrement, il faut déterminer le kilométrage réel du véhicule. Cela peut être fait en examinant les documents du véhicule, comme les factures d’entretien ou les procès-verbaux des contrôles techniques, qui indiquent le kilométrage au moment de chaque intervention. Deuxièmement, une fois le kilométrage réel établi, vous devrez faire appel à un professionnel pour la reprogrammation du compteur. Cette opération nécessite des outils spécifiques et une expertise technique. Enfin, il est crucial de conserver tous les documents qui prouvent la légitimité de cette reprogrammation.

Savoir si une voiture a été trafiquée : les outils à disposition

Il existe divers outils pour déterminer si une voiture a subi une modification de kilométrage.

• Rapport HistoVec : Ce rapport offre un historique des contrôles techniques du véhicule y compris chaque kilométrage certifié.
• Rapport carVertical : C’est un outil qui nécessite l’entrée du VIN (numéro d’identification du véhicule) du véhicule pour obtenir son historique.
• Professionnels de l’automobile : Les concessionnaires, garages auto et autres fournisseurs agréés possèdent les outils techniques et l’expertise pour déceler les modifications du kilométrage.
• Factures et carnet d’entretien : Ils peuvent également aider à déterminer si le compteur a été trafiqué. Une attention particulière doit être accordée à l’autocollant de vidange d’huile dans le compartiment moteur et au carnet d’entretien du véhicule.

Chacun de ces outils peut contribuer à identifier si le kilométrage a été trafiqué.