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29 Sep 2025

Contrôle technique moto : mesure de sécurité ou contrainte inutile ?

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Depuis avril 2024, les motards français doivent, eux aussi, présenter leur machine au contrôle technique. Une nouveauté qui aligne la France sur la réglementation européenne, mais qui n’a pas manqué de faire réagir. Entre arguments de sécurité, préoccupations environnementales et esprit de contradiction, la mesure continue de diviser. Et les premiers chiffres réservent quelques surprises.

Une obligation tardive en France

Après plusieurs années de discussions et de reports, la France s’est finalement conformée à la directive européenne qui impose aux Etats membres de contrôler régulièrement les deux-roues. Concrètement les motos et scooters de plus de 125cm³ doivent passer un premier contrôle technique à partir de quatre ans, puis tous les deux ans. L’entrée en vigueur se veut progressive avec en premier les véhicules les plus anciens qui ont ouvert le bal en 2024, les plus récents suivront dans les années à venir.

Les réserves des motards

Pour de nombreux usagers, ce contrôle n’était pas nécessaire. La Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) rappelle que « moins d’un accident sur 300 serait lié à un défaut technique ». Autrement dit, ce n’est pas l’état des motos qui explique la majorité des accidents. À cela s’ajoute un coût supplémentaire, aux alentours de 50 euros en moyenne, qui pèse sur le budget des motards déjà marqué par l’assurance, l’entretien et l’équipement. Enfin, certains craignent que la grande diversité des modèles complique l’application d’un cadre unique.

Les arguments en faveur de la mesure

Du côté des défenseurs, le discours est clair : le contrôle technique des deux-roues contribue à la prévention. Vérifier les freins, les pneus ou l’éclairage peut éviter des situations dangereuses.

La mesure se veut aussi environnementale : limiter les motos trop bruyantes ou trop polluantes. Et les premiers bilans du Conseil d’Etat montre que le sujet n’est pas anodin puisqu’entre « avril et mai 2024, près de 45% des véhicules contrôlés présentaient une ou plusieurs défaillances, dont 11% jugées graves. »

Le paradoxe de la première année

Pourtant, les chiffres avancés par les différentes associations racontent une histoire plus nuancée. « En 2024, le taux de contre-visite des motos s’est établi aux alentours de 11%, soit bien en dessous de celui des voitures, proche des 26% ». Autrement dit, la plupart des deux-roues passent le contrôle sans difficulté majeure. De plus, le volet le plus attendu, celui concernant la lutte contre le bruit n’était pas pleinement opérationnel dès le début. En 2025, le ministère de la Transition écologique testait les sonomètres et formait les centres agrées. Résultat, la première année a surtout ciblé la mécanique, alors que le bruit reste la nuisance la plus reprochée aux motards.

Vers une acceptation progressive ?

Le contrôle technique moto pose donc un dilemme. D’un côté, il confirme ce que les associations répètent : les deux-roues ne sont pas la principale source de danger mécanique. De l’autre, il amène un cadre plus strict autour des nuisances sonores et environnementales qui sont les questions qui préoccupent le plus. Comme ce fut le cas pour la voiture dans les années 1990, il n’est pas impossible que la mesure finisse par entrer dans les habitudes.

Cette mesure n’est pas seulement une affaire de réglementation : c’est aussi une question de culture. La moto a toujours été associée à l’idée de liberté, d’évasion, parfois même de contestation. L’arrivée de cette obligation vient bousculer cet imaginaire, et chacun y projette sa propre vision : certains y voient une protection, d’autres une atteinte à ce symbole.

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